Chanson de la Belle époque, le Tango delle capinere*, fut composée par Cesare Andrea Bixio sur des paroles de Cherubini en 1928. Mais c’est à Paris qu’elle connut un succès exceptionnel qui marqua un tournant dans la carrière de son compositeur.

Elle fut traduite 2 fois en français à quelques mois de distance par deux traducteurs différents. La première traduction de Robert Marino, le Tango des fauvettes (casa editrice musicale C.A. Bixio di via Filippo Corridoni, agosto 1928) reste dans l’esprit du texte italien, même si elle transforme l’Arizona en Texas. 

Dans la seconde traduction de Henri Varna et De Lima (éd. Musicales Bixio, 1 Bd Hausmann (sic) octobre 1928) le titre de la chanson devient Dans les bouges de la nuit et les paroles prennent un style apache.

Entre les 2 versions, un grand événement s’est produit dans la vie de Bixio, l’apparition de Mistinguett, venue le voir à Milan pour lui demander de travailler à la revue Paris qui brille, donnée au Casino de Paris en 1931-1932. Ce tango fera partie de ses plus beaux succès.

Il Tango delle capinere

Laggiù nell’Arizona, 
Terra di sogni e di chimere 
Se una chitarra suona 
Cantano mille capinere… 
Hanno la chioma bruna, 
Hanno la febbre in cor ; 
Chi va a cercar fortuna 
Vi troverà l’amor… 

A mezzanotte va 
La ronda del piacere 
E nell’oscurità 
Ognuno vuol godere… 
Son baci di passion, 
L’amor non sa tacere… 
È questa la canzon 
Di mille capinere ! 

Il bandolero stanco 
Scende la Sierra misteriosa ; 
Sul suo cavallo bianco 
Spicca la vampa di una rosa… 
Quel fior di primavera 
Vuol dire fedeltà 
E alla sua capinera 
Egli lo porterà. 

A mezzanotte va la ronda….

Le Tango des fauvettes

Au Texas, où l’aurore 
A des parfums de violette, 
Un frisson de mandore 
Fait chanter toutes les fauvettes 
Avec leurs tresses brunes 
Et leurs yeux de velours 
A qui cherche fortune 
Elles donnent l’amour 

Dès que le jour a fui 
Elles s’en vont légères 
Et, de l’ardente nuit, 
Font goûter le mystère 
Les baisers de passion 
De ces fauvettes brunes 
Sont la folle chanson 
Qui monte au clair de lune 
Le gaucho qui chemine 
Dans la Sierra mystérieuse 
Presse sur sa poitrine 
Sa tendre fauvette amoureuse 
Il a le cœur en fête 
En cette nuit d’été 
Car, tout bas, la fillette 
Lui promet sa beauté 

Dès que le jour a fui 
Elles s’en vont légères 
Et, de l’ardente nuit 
Font goûter le mystère 
Les baisers de passion 
De ces fauvettes brunes 
Sont la folle chanson 
Qui monte au clair de lune

Hélas ! Il doit quitter 
Ce doux pays de rêve 
Il emporte là-bas 
L’espoir et la fortune 
Mais son cœur restera 
Chez les fauvettes brunes 

Dans les bouges de la nuit

Malgré ma vie princière, 
J’pense aux beaux soirs de la barrière 
Où j’allais dans la rue, 
Aimée, exploitée et battue, 
Parée de tous mes diames 
Quand j’ai l’cafard j’reviens 
Offrir mon état d’âme 
Aux gars qu’ont peur de rien 

Refrain : 
Dans les bouges la nuit, 
D’Montparnasse à Grenelle, 
Le destin me conduit 
Vers des amours nouvelles. 
Près des mauvais garçons, 
Mon cœur est en délire, 
Un air d’accordéon 
Et mon être chavire 

Une java violente 
M’apporte l’étreinte troublante, 
La brutale caresse 
D’un de ces beaux gars à la r’dresse. 
Pâmée je dois me rendre 
Car toutes les fadeurs 
Qu’dans l’jour je dois entendre 
N’ont pas cette faveur 

Refrain